LE COMTE Oui, je viens t'arracher à la honte qui chaque jour grandit sur toi; insensé! Vois-tu pas qu'elle monte, et va s'élever jusqu'à moi!
MANON Ô douleur! L'avenir nous sépare! Et d'effroi mon cur est tremblant! Un tourment trop cruel me dévore à jamais! Est-ce donc fait de mon bonheur?
POUSSETTE, JAVOTTE et ROSETTE Ah! cédez à ses pleurs! Pour sa jeunesse! Grâce! Tant de beauté mérite que l'on ait pitié!
DES GRIEUX Ah! comprends ce regard qui t'implore, qui voudrait fléchir ta rigueur... Le remords, tu le vois, me dévore à jamais! Ne peux-tu sauver mon honneur?
GUILLOT Me voilà donc vengé! Ma vengeance est terrible, elle est prompte! Non! pas de pitié! Vous appartenez à la loi.
LE COMTE Oui, je viens t'arracher à la honte! Et malgré ton regard qui m'implore... Pas de pardon! Non ! pas de pardon! Je dois veiller sur notre honneur!
LES AIGREFINS, LE CHUR et LES JOUEURS Ah! cédez à ses pleurs! Pour sa jeunesse! Grâce! Tant de beauté mérite que l'on ait pitié!
LE COMTE montrant Des Grieux Qu'on l'emmène! Plus tard, on vous délivrera.
DES GRIEUX montrant Manon Mais elle ?
GUILLOT Le guet la conduira où l'on emmène ses pareilles!
DES GRIEUX s'approchant pour protéger Manon N'approchez pas! Je saurai la défendre!
MANON Ah! c'en est fait! je meurs! Grâce!
DES GRIEUX Ô douleur! l'avenir nous sépare, à jamais!